STRATEGIES COLLECTIVES & COOPETITION
Les stratégies collectives relèvent le défi de l’éthique dans les relations personnelles et professionnelles.
Chacun d’entre nous en mesure la difficulté. Ne pas envisager de destins communs, ne pas les tenter, ne pas les expérimenter
attesterait d’un manque d’optimisme en la nature humaine.
Dépasser les préjugés, les présupposés ainsi que les freins à concevoir ensemble des projets porteurs d’avenir nécessite de porter son regard
à très longue et large distance du présent afin de s’en extraire et d’Oser mettre le cap sur le large. Se remémorer l’avenir aide à voir le bout
du voyage avec sérénité. Etre toujours prêt à ajuster sa feuille de route et faire preuve d’espièglerie et de patience y contribuent.
La vision possible de destins partagés
La pandémie mondiale que nous vivons confirme les propos des théoriciens de la planification sociale tels que Schon, 1971 et Ackoff, 1974) pour qui « l’environnement de la société moderne est devenu « turbulent » en même temps que ses éléments sont devenus de manière plus dense interconnectés et interdépendants ».
« La turbulence devient un problème lorsque
les organisations agissent de manière indépendante, dans différentes directions, produisant des conséquences non anticipées et dissonantes dans l’ensemble de l’environnement qu’ils partagent »
Astley et Fombrun (1983 : 580) ont ouvert la voie de la recherche sur les stratégies collectives en y trouvant « la réponse systémique par un ensemble d’organisations qui collaborent dans le dessein d’absorber la variation introduite par l’environnement inter organisationnel ».
En distinguant, destin individuel et collectif et en pointant la question des relations entre l’organisation et son environnement (Hannan et Freeman, 1977 ; Aldrich, 1979), ces auteurs se sont démarqués d’une vision strictement concurrentielle défendue par Igor Ansoff (1965) ou de l’approche structurelle de Porter (1982).
Ces stratégies collectives ne s’apparentent pas aux stratégies d’alliances qui poussent les acteurs à inventer de nouvelles relations de concurrence (Dussauge, 1990 ; Hamel et al. 1989) dans lesquelles les questions de l’opportunisme et de la concurrence entre les alliés se posent.
Toutefois, elles présentent certains points communs dans la mesure où, toutes les deux, imposent un changement profond
des pratiques de management.
Si les travaux d’Astley et Fombrun sur les stratégies collectives et ceux de Garrette et Dussauge sur les stratégies d’alliance ont permis de préfigurer la théorie de la coopétition, Nalebuff et Brandenburger (1996), Bengtsson et Kock (1999) et Lado et al. (1997) en sont les principaux contributeurs.
Pour eux, les entreprises ont intérêt à récolter les avantages de la compétition et de la coopération afin d’accroître la valeur crée pour le client ou pour l’usager.
Du bon usage d'esprits ouverts et agiles
Cette coopération stratégique –
de territoires, d’institutions, d’entreprises
ou de toutes organisations en concurrence – initie une coopération et une concurrence simultanée entre les acteurs afin d’accroitre leur réseau de valeur, au bénéfice de leurs clients, de leurs usagers ou de leurs membres.
Dans tous les cas, choisis ou contraints
par l’environnement ou les jeux d’acteurs,
il s’agit d’actionner l’élaboration d’un destin commun meilleur, porteur de valeur ajoutée,
à long terme. Sa réalisation dépendra de la capacité des parties prenantes à créer un réseau de valeur partagé élaboré dans
un état d’esprit ouvert et agile.
D'un destin individuel à un destin commun
Concurrence
Opportunisme individuel
Passager clandestin
Réseau de valeur capturé
Coopération
Confiance
Communication
Mutualisation
Régulation par les pairs
Réseau de valeur partagé